La Gestalt Thérapie
Qu'est-ce que la Gestalt Thérapie ? Un peu d'histoire
Le terme Gestalt-thérapie fait référence à une direction de la psychothérapie fondée aux États-Unis à la fin des années 1940, qui vise principalement à renforcer le contact et la perception dans l'ici et maintenant.
Retrouvez cette prestation dans notre cabinet de psychothérapie à Paris.
L'ouvrage théorique de base Gestalt Therapy a été écrit par le psychanalyste allemand émigré Fritz Perls (1893-1970), le psychologue Ralph Hefferline (1910-1974) et le philosophe social et l’écrivain Paul Goodman (1911-1972) avec la collaboration du psychanalyste Lore Perls (1905-1990), écrit et publié en 1951. Le lien avec la contestation des jeunes (Paul Goodman) et la culture hippie (Fritz Perls) dans les années 1960 a amené une popularisation de la Gestalt-thérapie, mais aussi la réputation d'avoir quelque chose à voir avec les décrocheurs. Entre-temps, la Gestalt-thérapie a trouvé le lien avec la discussion et la recherche clinico-psychologiques.
Le terme « Gestalt » fait référence à la psychologie de la Gestalt qui s'est développée en Autriche et en Allemagne à la fin du XIXe siècle et dont les principaux représentants (dont Wolfgang Köhler, Kurt Lewin, Kurt Goldstein) ont fui les nazis pour les États-Unis en 1933. Les psychologues de la Gestalt ont traité des processus de perception et les ont décrits comme un processus holistique : dans le contexte de tout ce qui peut être perçu par les sens, des unités significatives, formées, qui résultent des intérêts et des connaissances préalables de celui qui perçoit. Les fondateurs de la Gestalt-thérapie ont utilisé ces découvertes et ont demandé quels mécanismes psychologiques conduisent les gens à ne pas former de Gestalts concises et à quoi devraient ressembler les interventions thérapeutiques pour les ramener à une bonne formation de Gestalt.
Comment les évènements passés peuvent impacter le moment présent ?
Selon la Gestalt-thérapie, des problèmes de formation de la Gestalt peuvent survenir, par exemple, si ce qui est actuellement perçu est recouvert par des expériences antérieures. Alors nous ne percevons plus ce qui est là, mais plutôt ce que nous espérons ou craignons. Ce qui a été vécu ou « appris » dans le passé est projeté dans le présent. Deux exemples de telles projections :
1. Quelqu'un a eu une mauvaise expérience avec un manager dans le passé et fait à nouveau face à un manager. Il verra désormais toutes ses craintes vis-à-vis des supérieurs confirmés.
2. Quelqu'un a eu de mauvaises expériences avec le sexe désiré dans le passé. Cette personne aura alors du mal à garder une trace de l'unicité d'une nouvelle personne qu'elle rencontre. Le danger est qu'elle soit submergée par ses peurs issues de l'expérience passée.
En se concentrant sur la perception, la Gestalt-thérapie contredit la fixation sur le passé (traumatisme à la naissance, phases de la petite enfance) et se tourne vers le présent (le "ici et maintenant).
La Gestalt-thérapie consiste en une relation active entre le client et le thérapeute. La conversation thérapeutique elle-même est le champ d'expérimentation, sur lequel les thérapeutes invitent les clients, de leur perception et leur comportement de contact ainsi qu’explorer les zones problématiques éventuelles.
Et comment les Gestalt-thérapeutes font-ils cela ? Ils laissent leurs clients » (thérapeutiquement) travailler, c'est-à-dire qu'ils les soutiennent de manière à ce qu'ils puissent explorer leurs problèmes et trouver des solutions. Selon la compréhension de la Gestalt-thérapie, il ne s'agit pas pour les thérapeutes de trouver de "bonnes" solutions pour les clients ou avec design pour le client, il s'agit pour le client de trouver les 18 solutions pour lui-même qui correspondent à sa vie, son corps et ses expériences.
Qu’est-ce qui caractérise la pratique d’un Gestalt-thérapeute ?
Une des caractéristiques du Gestalt-thérapeute est d’être présent et impliqué dans une posture rigoureuse qui s’appuie sur la conscience, d’instant en instant, de ce qui se passe dans la séance avec son patient. Le Gestalt-thérapeute accompagne la personne pour qu’elle acquière et développe elle aussi cette conscience.
Prenons un exemple : un client nous rapporte une expérience difficile qu’il a vécue avec son patron au cours d’une réunion : " Il m’a parlé d’une façon que je trouve irrespectueuse… Mais… tout cela n’est pas très important, il s’agit d’être plus intelligent que lui "
Il accompagne son dire en se tordant les mains. Le thérapeute pourrait alors intervenir en lui faisant remarquer ce qu’il fait avec ses mains et l’inviter à explorer la sensation et l’émotion éventuelle qui lui sont associées, ou encore il pourrait dire : " Selon vous, il s’agit d’être plus intelligent que lui… Je peux cependant imaginer que ce que vous avez vécu est difficile… "
Par cette intervention, le thérapeute invite le patient à être attentif à la tristesse ou la colère qu’il a pour habitude de ne pas considérer.
Dans cet espace, de rencontres en rencontres, en explorant ensemble les situations de sa vie passées toujours douloureuses et celles du présent source de difficultés, va se tisser une relation où la personne va expérimenter de nouvelles façons d’appréhender le monde et de s’ajuster progressivement aux expériences multiples de la vie, avec le sentiment de « prendre ou de reprendre sa vie en mains ».
Comment se passe une séance de Gestalt-thérapie ? Ce texte à été produit par la Société Française de Gestalt.
Les séances se passent en face à face et le thérapeute dialogue avec son patient. La première fois qu’une personne vient consulter, le Gestalt-thérapeute explore avec lui sa demande, la clarifie et répond à ses questions. Ensuite, il pose le cadre de la relation thérapeutique : rythme et durée des séances, durée, tarif, respect des rendez-vous et modalités de la fin de thérapie. Toutes ces informations sont énoncées au patient lors de la première séance. Si le thérapeute et la personne qui consulte sont d’accord, le travail thérapeutique peut commencer.
La personne est accueillie telle qu’elle est, avec ses zones de fragilité et d’insécurité sans jugement ni référence à un modèle de comportement. Le thérapeute invite son patient à exprimer tout ce qui est présent pour lui : ce qui occupe ses pensées, ses préoccupations, ses états d’âme, une intuition, un sentiment, une sensation, un rêve, une expérience heureuse, une satisfaction éprouvée, ou une situation : son travail, sa famille, un film qu’il a vu, … Tout sert de base de travail pour le thérapeute qui va aider son patient à prendre conscience des différentes facettes de son vécu, à mettre en mouvement ses représentations, à progressivement reconnaître et accueillir ses sensations et émotions, à identifier son « besoin ou aspiration du moment », puis à trouver de nouvelles formes d’interactions avec son environnement.
Au fil du travail thérapeutique, le patient prend conscience qu’en mobilisant ses ressources, il bénéficie d’une plus grande liberté et d’une plus grande autonomie dans ses choix de vie.